Un label inédit à l’initiative d’une maison d’édition
et d’une fondation d’entreprise
Pour la première fois, une maison
d’édition et une fondation d’entreprise
s’unissent pour porter dans le débat
public des points de vue et analyses
d’auteurs reconnus, sur un certain
nombre de sujets sociétaux à la frontière
de l’éducation, de l’emploi et du monde
de l’entreprise. Cette initiative vise à
mieux comprendre et anticiper les
mutations du marché du travail, en lien
avec l’éducation, la formation et la
sociologie des organisations.
176 pages
Eyrolles
08 janvier 2015
192 pages
Eyrolles
11 mai 2015
RESUME
Sommaire
- Faisons évoluer la chaîne de valeur de l’enseignement
- Une rupture du temps et du lieu
- Le nouveau rôle de l’enseignant
- Nouvel espace mondial et nouvelle gouvernance
- Une nouvelle finalité de l’enseignement
L'AUTEUR
Directeur général de l’EM LYON
Après avoir été directeur de KEDGE Business School à Marseille et Bordeaux. De 2010 à 2014, il a été président du Chapitre des Écoles de Management et administrateur de la Conférence des Grandes Écoles.
Fortement investi dans les problématiques des pays émergents, il a créé le Réseau Méditerranéen des Écoles de Management (RMEM) et occupé les fonctions de Vice-Président de l’Office de coopération économique pour la Méditerranée et l’Orient (OCEMO). Il est cofondateur du Mena Economic Forum et administrateur du World Entrepreneurship Forum.
@belletante
Christian Boghos est directeur de la collection "L’instant qui suit", président de la Fondation ManpowerGroup, directeur général communication, marketing et influence de ManpowerGroup, et auteur.
@ChBogh
L'ENTRETIEN
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"Le numérique et la digitalisation explosent les frontières de nos services intellectuels"
Dans votre ouvrage, vous parlez de "l’implosion des murs de l’éducation". Quels sont ces murs, et pourquoi implosent-ils ?
Bernard Belletante : "Pour moi, l’éducation a une mission : préparer la société de demain. Si l’on prend du recul, on remarque que les sociétés organisées ont toujours prévu des rites de transfert de savoirs, de comportements... C’est une manière de survivre ! Notre mission, à nous - enseignants, directeurs d’établissements, membre du corps éducatif -, c’est bien de préparer le futur. Quand une société n’a plus confiance dans son système éducatif c’est qu’elle n’a plus confiance dans les moyens qu’elle s’est donnée pour préparer son futur. Et pour moi, c’est très grave.
Aujourd’hui, trois ruptures viennent bouleverser le système éducatif traditionnel et provoquent en partie cette perte de confiance. Trois ruptures qui nous imposent de totalement repenser le fonctionnement de notre industrie de l’éducation – et j’utilise le terme industrie à dessein.
La première rupture, c’est la mondialisation. Quand je dis "5% de la population indienne possède un diplôme de l’enseignement supérieur", on se dit "ah oui, mais 5%, c’est peu...". Ça fait quand même 65 millions de personnes ! 65 millions de personnes qui parlent anglais. Et qui maîtrisent l’informatique aussi bien que nous. Là-bas, les diplômés sont payés 2500 euros par mois, ce qui leur permet d’avoir une grande villa, une belle voiture et le chauffeur qui va avec. Quand vous vous rendez compte de cela, vous vous rendez compte de la rupture qui s’est opérée, au niveau de l’enseignement bien sûr, mais aussi au niveau du marché du travail.
La deuxième rupture, c’est le numérique. Le numérique et la digitalisation de la société explosent les frontières de nos services intellectuels. Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin d’écoles physiques ! Qui a encore besoin de venir à un endroit précis, à une heure précise, alors qu’il a accès à tout ce savoir, gratuitement, de chez lui, et en plus quand il veut et autant qu’il le souhaite ? Au moment où, en France, nous discutions des rythmes scolaires, la Khan academy a produit sa version francophone. En 10 jours, 800 000 personnes se sont inscrites ! C’est énorme. Et nous, nous demandions s’il fallait deux heures d’activité tel jour, ou plutôt une heure, ou plutôt tel autre jour... Je pense que cela en dit long.
La troisième rupture, enfin, est la question du financement. Je pense que le modèle actuel – l’enseignement libre et gratuit pour tous, c’est-à-dire financé par l’argent public – n’est plus tenable, pour de simples raisons macro-économiques. Je pense que ça, c’est fini. Il va donc falloir voir comment faire, comment réinventer le modèle économique."
D’une éducation normalisée à une
éducation éclatée
Vous prônez le fait que l'apprenant doit devenir "maître de son temps". Qu’entendez-vous par là ? Bernard Belletante : "Face aux trois ruptures que je viens de décrire, on peut créer des châteaux-forts, bien sûr ; se raccrocher au prestige de la fonction ou que sais-je. Moi, je pense plutôt qu’il faut réagir. Comment ? Il faut avant tout passer d’une éducation normalisée à une éducation éclatée. D’une éducation par les stocks (de salles, de professeurs, de cours, de stages) à une éducation de flux.
On pourrait dire qu’aujourd’hui, nous tendons vers une sorte de système à la Netflix. Avant, si on voulait voir un film à la télévision, il fallait être dans son canapé, pile à l’heure du programme, sinon on loupait le début. Mais aujourd’hui, c’est dépassé ! Et c’est la même chose pour les étudiants. Les informations de bases sont disponibles, les outils aussi. Notre rôle, c’est de leur permettre de pouvoir contacter tel enseignant s’ils ont besoin d’informations complémentaires, d’une aide pour lancer un projet ou que sais-je. Il faut bien comprendre que nous ne sommes plus dans une économie du produit, mais dans une économie de l’usage."
Comment changer alors le rapport traditionnel qu'entretient l'enseignement avec le temps et, plus largement, avec le lieu de cours physique ?
Bernard Belletante : "Pour ça, nous devons d’abord rompre avec la chaîne de valeur de l’éducation traditionnelle, qui est 1) production de savoir, 2) assimilation du savoir, et 3) remise du diplôme. Il faut sortir de ce schéma !
Nous devons ensuite rompre avec les espaces. Il faut apprendre à sortir de la salle de cours, des espaces d’enseignements traditionnels. Et je dirais même qu’il faut rompre avec l’espace national. L’Etat national n’a, aujourd’hui, plus les moyens pour cela. Je dirais même que la puissance publique nationale ne peut plus "embarquer" tout le monde, comme elle le faisait auparavant. Aujourd’hui, nous pouvons, nous, acteurs non-public, réunir des entreprises et 2500 personnes en demande d’emploi ! Si nous le pouvons, nous devons le faire.
Nous devons enfin réapprendre à apprendre. Et quand je dis apprendre, c’est tout au long de sa vie. C’est indispensable avec l’évolution de plus en plus rapide des métiers et du marché de l’emploi.
Voici le monde tel qu’il vient. Et voici le monde auquel nous devons préparer nos étudiants."
LA PRESSE EN PARLE
Le 19 novembre, Acteurs de l'économie et La Tribune lancent la 4e édition de Tout un programme - à laquelle plus de 3 500 personnes sont déjà inscrites. Pour cette première, qui a pour cadre EMLYON, le paléoanthropologue Pascal Picq, le député européen Jean-Marie Cavada et Bernard Belletante, directeur de l'établissement, mettront en lumière et en perspectives - technologiques, historiques, sociales, managériales... et humaines - le vocable "rupture", clé de voûte des mécanismes de transformation de la société et de l'entreprise. Tout le monde, par son origine sociale, son ascendance ou son éducation, n'est pas équitablement construit, formé et équipé pour réussir dans un monde de ruptures. Cela, il faut l'admettre et y remédier. Bernard Belletante dans son prochain ouvrage Education, dernière frontière avant le monde qui paraîtra mi-décembre chez Eyrolle, ne disjoint pas de cette exigence de sens les ruptures qu'il décortique ou annonce dans le domaine de l'enseignement et de la pédagogie.
Actualitté.com, 19 janvier 2015
Les débats autour de l’enseignement, et plus particulièrement autour du devenir de l’Education nationale, sont récurrents. On parle sans cesse de réformes. Pourtant, chaque pas qui est fait en avant est toujours accueilli sous une pluie de critiques. Alors, vers quelle direction se tourner pour donner à nos enfants l’éducation dont ils auront besoin pour la société de demain ? La question semble encore bien loin d’être résolue. Cependant, dans un échange entre Bernard Belletante, directeur général d’EMLYON Business School, et Christian Boghos, président de la fondation ManpowerGroup, se dessine une évolution possible de notre système éducatif et de ses missions.
L’Opinion, 5 février 2015
Longue interview de Bernard Belletante sur l’enseignement supérieur en France, soumis à une forte compétition née de la mondialisation, et présentation de son livre. Selon lui, "nous devons abattre les murs des silos académiques. Nous devons aussi penser à abattre les murs géographiques et physiques". Il appelle les pays développés à repenser la création de valeur de leur éducation, et insiste sur le fait que le numérique remet la légitimité de l’enseignant en cause. Il appelle dès lors de ses vœux une nouvelle architecture des rôles, entre enseignants, chercheurs, instructeurs ou tuteurs. Il juge par ailleurs le système français trop régulé et trop fragmenté. "Au lieu de gérer les rentes académiques, développons les talents pour demain", résume-t-il.
EVENEMENTS
Les Matinales ManpowerGroup
Mardi 17 février 2015
La Direction du Développement et de l'Innovation
ManpowerGroup, en partenariat avec l'ANDRH,
organisent un petit déjeuner-conférence animé par
M. Bernard Belletante, de 8h à 10h30 dans les
locaux de la Maison de la Chimie, à Paris.
Invitation sur demande :
celine.mougeville@manpower.fr
Mardi 17 mars 2015
La Fondation ManpowerGroup, en partenariat avec
l'EM Lyon, organisent une conférence-débat animée par
M. Bernard Belletante, à partir de 18h30 à la Maison des
Travaux Publics, à Paris.
RESUME
Sommaire
- Deux dirigeants et une conversation : les mots d'un nouveau monde
- Face à face #1 - Le monde tel que nous le voyons face à nos anciennes certitudes !
- Face à face #2 - Quel monde la numérique nous prépare-t-il ?
- Face à face #3 - Quels hommes, quelles compétences pour cette nouvelle réalité de l'entreprise ?
- Face à face #4 - Le dirigeant. Une révolution aussi
- Pour ne pas conclure
LES AUTEURS
Gérald Karsenti est président directeur général de Hewlett Packard Enterprise France. Il est aussi professeur affilié au sein d’HEC Paris où il intervient sur le sujet du leadership et de la révolution digitale. Conférencier, « Influencer » sur LinkedIn, il est également chroniqueur dans la Harvard Business Review France et auteur de trois ouvrages de management.
Les entretiens sont animés par Christian Boghos, président de la Fondation ManpowerGroup et directeur de la collection « L'instant qui suit » aux éditions Eyrolles.
@ChBogh
LA PRESSE EN PARLE
Un ouvrage à lire et susceptible de donner lieu à un talk dans nos studios en guise de prolongement de la réflexion (avec les auteurs).
Medium, 10 mai 2016
Rien n’échappe au tsunami numérique : digitalisation des entreprises, redéfinition des compétences, disruption de l’économie, refonte sociétale, évolution du leadership… Confrontés à ces mutations, Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France et Gérald Karsenti, Président-Directeur Général de Hewlett Packard Enterprise France livrent leurs regards sur l’avenir.